Il y a quelques jours, j’ai vu passer dans mes courriels de la Chambre de commerce de Montréal (CCMM) un évènement intéressant, Randi Zuckerberg : l’ascension inspirante d’une femme en technologie. Je clique rapidement sur le lien de vente de billets. Belle surprise en voyant que les prix sont pour toutes les poches ! Voici donc un résumé pour les absents qui ont eu tort…
Tout d’abord qui est Randi Zuckerberg ?
Si le prénom peut encore vous être inconnu, le nom de famille bien entendu, vous parle plus. Il s’agit de la sœur aînée de Mark (le génie qui a créé Facebook). Également diplômée d’Harvard en psychologie, Randi est vite recrutée par Ogilvy mais démissionne deux ans plus tard pour aller travailler avec son frère. Aujourd’hui, c’est une femme d’affaires épanouie qui encourage l’entreprenariat chez les femmes de tous âges, mais aussi chez les jeunes.
Introduction au masculin et questions plurielles
Introduit par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Randi passe ensuite trois entretiens de 15 minutes avec trois femmes. Elles sont elles-mêmes leaders dans leur secteur. Il s’agit de Caroline Codsi, présidente et fondatrice de La gouvernance au féminin ; Anik Trudel, Chef de la direction du cabinet Lavery Avocats et Mélanie Dunn, présidente et chef de la direction de Cossette, également présidente du Conseil de la Chambre. Ma voisine me fait remarquer le décor et l’agencement assez original de la scène. En effet, Randi change de place à chaque fois qu’une nouvelle animatrice se présente. Au total, trois paires de chaises différentes trônent sur l’estrade.
Ses débuts à Facebook
Randi a 24 ans quand son frère lui passe un coup de fil pour lui demander de le rejoindre dans l’aventure Facebook. Mark est peut-être un génie du code mais il sait que sa sœur est une experte du markéting digitale. Et à l’époque, ça ne court pas les rue. La jeune femme saute sur l’occasion et se retrouve à la Silicon Valley. L’endroit est moins glamour qu’il n’y parait aujourd’hui, mais le monde leur semble plein d’opportunités. Ils sont douze à travailler dans le sous sol d’un restaurant chinois. Chaque personne représente quasiment son propre département. Pour Randi, la clé de leur succès est qu’ils ont responsabilisé chaque personne!
We empowered every person !
Naissance du Hackath_n
Comment vous expliquer cela… un hackath_n ou hackathon est un marathon d’idées pour nerds ! Pendant 24h, les programmeurs et l’équipe de gestion de Facebook s’enferment pour se « pitcher » des idées innovantes. Le but étant de travailler sur un projet complètement différent de ce sur quoi on bosse en temps normal. Une centaine d’idées peut être émise en très peu de temps mais seules la meilleure est retenue. C’est l’occasion ultime de prouver que ton idée est la meilleure et pourquoi pas la faire développer ! Par ailleurs, chaque année, une à deux idées de Facebook viennent de là. Et devinez quoi ? le fameux Facebook Live aussi !
L’idée vient de Randi et est dans un premier temps utilisé en petit comité. Lorsque la Maison-Blanche appelle Randi pour lui demander de l’aide pour une diffusion sur Facebook Live, la jeune femme jubile. Le président Obama et Katy perry font partie des premières célébrités à avoir utilisé la fonctionnalité. Plus tard, Facebook décide de donner l’accès à tous. Le rêve de Randy qui est de donner une voix à tous, se réalise… même si aujourd’hui elle avoue n’avoir pas pris en compte tous les défis qu’à pu amener ce nouveau média en soi.
Every single one of us can be a media company.
Chacun d’entre nous peut être un producteur de contenu.
Femmes en Tech
Très vite Randi se rend compte qu’elle est la seule femme à la table, lors de réunions et autres rencontres professionnelles. Elle raconte en riant le nombre de fois où son interlocuteur a été surpris lorsqu’elle a ouvert la porte, ou au téléphone. Elle avoue que son nom lui a porté chance et ouvert des portes qui auraient pu lui être fermées.
L’engagement de la jeune femme pour une plus grande représentation des femmes dans l’industrie des nouvelles technologies prend place lorsqu’elle s’aperçoit que, non seulement il y a peu de femmes dans son secteur, mais surtout que les recherches prouvent que, peu ou pas de filles vont d’elles-mêmes s’orienter vers ce secteur. Il apparait que si dès l’âge de 9-10 ans, les jeunes filles n’ont pas côtoyé un environnement de code ou de tech, il est peu probable qu’elles s’y intéressent plus tard.
À Montréal, Ubisoft et la CCMM lance l’initiative Femmes en tech pour encourager les femmes à explorer les métiers en technologie.
Les défis de la femme dans les grandes entreprises
Pour la jeune femme de 37 ans, les femmes doivent se faire plus confiance. Si la majorité des hommes ne doutent pas de leurs compétences, les femmes ont tendance à se sous-estimer. Il faut arrêter de chercher la perfection avant de s’exprimer. La présence de plusieurs entreprises dans la salle lui fait avoir confiance en l’avenir. Les entreprises doivent elles-mêmes prendre conscience du rôle qu’elles ont à jouer. Il y a par ailleurs de plus en plus de femmes qui travaillent à la Silicon Valley, mais il y a encore des domaines où nous ne sommes pas représentées. L’intelligence artificielle et le bitcoin sont des domaine d’avenir qui ont beaucoup de potentiel et permettront des collaborations encore plus passionnantes et excitantes.
Genre, diversité et biais numériques
Il est triste de constater que très peu de femmes d’affaires de couleur réussissent à atteindre leurs objectifs de collecte de fonds (36). Pour Randi, il s’agit d’un problème économique qui doit nous toucher. Les compagnies font mieux quand il y a de la diversité.
À cette heure où les processus de ressources humaines sont faits par la technologie, il a été prouvé aux États-Unis, que le recrutement du candidat idéal dans plusieurs entreprises est biaisé. Les données prises en compte par la technologie sont les données existantes depuis longtemps d’un jeune caucasien. Dans ces cas particuliers, le triage des candidatures est en lui-même biaisé à la base. Il est du devoir des dirigeants des grandes entreprises de faire en sorte d’éviter de telles choses.
Mentorat par ses pairs
Plusieurs jeunes femmes cherchent souvent un mentor très expérimenté. Pour l’entrepreneure cela peut être une erreur. Bien souvent les personnes à des postes de gestion très élevés ont peu de temps à nous consacrer. Il est donc mieux de choisir des amis et collègues comme mentors. Cela développe aussi un esprit de solidarité et d’entraide mutuelle. Cette entraide est encore plus importante entre femmes car beaucoup trop de femmes arrivent à un poste et ferment la porte derrière elles…
L’après Facebook
Randi a quitté Facebook, mais elle ne s’ennuie pas pour autant. Elle dirige depuis 2013, Zuckerberg Media (une société de divertissement et de contenu pour enfants), et a une émission-radio sur Sirius XM. Elle a par ailleurs collaboré avec la CBC. À côté de tout cela, entre écriture et chant, son cœur balance. Tantôt sur une scène de Broadway (on a d’ailleurs eu droit à quelques couplets de la petite sirène), tantôt en campagne promotionnelle de son troisième livre Pick three, où elle parle de ses cinq choix de vie (sommeil, travail, famille, sport et amis). Elle en profite aussi pour introduire l’Institut Zuckerberg qu’elle vient de fonder. Il s’agit d’un réseau de formations d’entrepreneurs.
Depuis qu’elle est entrepreneure, la jeune femme affirme avoir plus de plaisir dans sa journée la plus difficile comme entrepreneure, que dans toutes celles où elle était employée.
Even my worst day as an entrepreneur feels better than working for someone else.
Maman engagée
Heureuse maman de deux garçons, et dans l’attente de son troisième enfant, Randi affirme que si elle devait retourner en arrière, elle ferait peut-être plus attention à l’impact de ce qu’ils construisaient à Facebook. Donnant l’exemple de la réalité virtuelle qui permet des choses formidables, entre autre voyager en restant sur place et découvrir plus de choses, Randi s’est aussi inquiétée de son impact sur les enfants, notamment par des jeux de guerre qui deviennent de plus en plus populaires. Elle poursuit par une anecdote, racontant son inquiétude lorsque ses deux jeunes garçons donnent des ordres à Alexa et Siri à n’en plus finir. Elle se demande parfois si elle n’est pas elle-même en train d’élever des adultes qui vont donner sans arrêt des ordres aux femmes autour d’eux J J J. Suite à l’explosion de rire du public, elle avoue se rassurer en se disant qu’elle leur apprend plutôt à écouter les femmes autour d’eux…
Drôle, allumée et hyper optimiste, Randi Zuckerberg a glissé quelques conseils avisés aux jeunes entrepreneurs.
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Stay focus when the going gets rough…
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Sell yourself, not your idea!
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No one will sell your company (idea) as you.
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Best mentors are your friends, your peers
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Never say, I am a great leader, you can always do better.
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About instant feedback on social networks, you are never as good or bad as they said you are.