Un autre 8 mars… en attendant 2030

Saviez-vous que jusqu’en 1913, la journée internationale des femmes est célébrée le dernier dimanche du mois de février ? Ce n’est qu’en 1914 que la date du 8 mars est choisie.

Erreurs et perceptions historiques
Bien souvent, on parle simplement de la journée de la femme. Une erreur que font même les médias. C’est vrai qu’au départ, c’est l’un des noms qui est donné à l’action. Mais le nom évolue lorsqu’on se rend compte qu’il est restrictif et porte à confusion. Toutefois, le mal est fait et dans plusieurs parties du monde aujourd’hui, cette journée signifie plutôt sans aucune mauvaise intention, « apporter un sourire sur le visage d’une dame »…

Dans plusieurs pays en Afrique par exemple, il est courant de voir dans des publicités, un homme tout sourire faire les tâches de se femmes (ou plutôt celles que la société attribue culturellement à sa femme) pour une coupe d’heures. Le slogan : « Aujourd’hui c’est la journée de la femme, chérie reposes-toi ! » Et ben dis donc… si en tant que femme, je n’ai droit au repos que 2-3 heures sur 8760 par an ?!? gr@@&&**** je t’en foutrais moi des journées de la femme.

Et si on renommait la journée (internationale) des femmes ?
Personnellement, je préfère l’appellation française qui est un peu plus claire : journée internationale des droits des femmes. Et si j’étais Secrétaire Général des Nations Unies, j’aurais probablement proposé de la renommer comme ceci : Mois universel de lutte contre les injustices faites aux femmes. Et bam ! Tout un mois, pis voilà, on aura tout le temps d’en parler. Ainsi avec un peu de chance, peut-être que tous les « zélés » qui offrent des fleurs ou du chocolat à leurs femmes finiraient par se dire « bon chérie, tu me coûtes cher… qu’est ce que je peux faire pour t’aider ou te faire plaisir gratuitement ? »

En faisant la vaisselle, la cuisine, sortir les poubelles, les courses, s’occuper des gosses (pour ceux qui en ont) et j’en passe pendant 30 jours, ils seraient plus utiles à faire baisser la charge mentale de leurs conjointes. Ceux qui en 2019 ne savent toujours pas ce qu’est la charge mentale, cliquez ici.

En quelques mots, la charge mentale c’est le syndrome des femmes épuisées d’avoir à penser à tout. En gros Messieurs, ce qu’on vous demande ce n’est pas de ne plus acheter des fleurs ou du chocolat mais plutôt de les acheter après tout l’effort que vous aurez fait pour aider votre poulette adorée. Vous pourrez les déguster ensemble 😉

La Journée internationale des femmes est également l’occasion de réfléchir aux moyens d’accélérer le Programme 2030 et favoriser la mise en œuvre effective de ses objectifs, en particulier de l’objectif n.5 (« parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ») et de l’objectif n.4(« assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie »).

Source : Objectifs de développement durable des Nations Unies

Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement
C’est le thème choisi cette année par les Nations Unies pour faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Dans les nombreux objectifs de développement durable des Nations Unies, les femmes et les filles ont une place prépondérante. Chaque 8 mars, il est bon de se rappeler aussi que la lutte des femmes n’est pas la même partout. C’est d’ailleurs ce qui engendre une diversité dans le féminisme. Dans la plupart des pays en voie de développement, la protection juridique (quand on leur fait du mal), la santé et l’éducation sont encore des éléments pour lesquels se battent la gente féminine. L’usage de l’expression « le sexe faible » y prend d’ailleurs tout son sens.

En occident en 2018, le hashtag #MeToo et sa version française #balancetonporc lance la vague d’un mouvement d’interpellation qui secoue l’Amérique mais aussi le monde. Plusieurs femmes ayant subi des agressions et des harcèlements sexuels parlent et se font entendre. En 2019 aux États-Unis, il y a une recrudescence de femmes en politique. Des femmes jeunes, de différents bords politiques, mais surtout de différentes origines ethniques. Cette évolution est positive et il faut tendre à une société où nul n’ait la crainte de s’exprimer simplement à cause de sa génétique.

Société patriarcale quand tu nous tiens…
Aujourd’hui encore, cette lutte des femmes est incomprise par plusieurs femmes qui tendent elles-mêmes à saboter leurs consœurs. La notion d’égalité est bien souvent celle que plusieurs femmes et hommes agite comme argument pour essayer de désavouer ceux qui défendent l’égalité entre hommes et femmes. Combien de fois n’ai-je pas entendu, « un homme n’est pas une femme », ou « ce que peut faire un homme, une femme ne peut le faire ». Trop souvent ces mêmes gens continuent en disant, « les femmes d’aujourd’hui veulent le beurre et l’argent du beurre ! Et bien ce sera 50-50 alors pour tout ! On verra bien si elles peuvent tenir… »

Devoir encore convaincre des gens qu’avoir le même salaire pour le même travail n’est pas une idée farfelue (Afrique). Devoir encore faire le choix entre qui de ton p’tit gars ou de ta p’tite fille ira à l’école (Afrique). Devoir encore accepter d’aller diner avec un tannant juste pour avoir une job (Asie)… et ben en 2019, c’est ça qui est fou. Et perso, je pense que plus il y aura de femmes investies à changer les choses, plus y aura d’hommes investis également, et seulement là, le changement viendra.

Activités à faire dans le cadre de cette journée
PANEL « NE NOUS LIBÉREZ PAS, ON S’EN CHARGE ! »
Date: 8 Mars 2019 – 17h30 – 20h00
Organisé par : Le collectif « Contre le racisme pour une lutte systémique » et la Fondation Paroles de Femmes.

À l’occasion de la sortie du livre collectif « Contre le racisme, pour une lutte systémique » aux Somme toute – éditions, le collectif des auteur.es en partenariat avec la Fondation Paroles de femmes et la L’Euguélionne, librairie féministe, organise un panel de discussion autour des féminismes décoloniaux.

Lieu:
L’Euguélionne
1426, rue Beaudry
Montréal, QC H2L 3E5

 

« FORCE DES FILLES. FORCE DU MONDE »
Date : 8 Mars 2019 – à partir de 18h, jusqu’à 22h
Organisé par : Y des femmes de Montréal

Gratuit – Ouvert à toutes et tous!
Lieu : Salle Holden-Fisher, Y des femmes, 1355 boul. René-Lévesque O.

« Force des filles. Force du monde » et le Y des femmes de Montréal vous invitent à participer à une soirée festive et créative à l’occasion de la Journée internationale des femmes !

AU MENU :
Cocktail avec le projet d’économie sociale Les Filles Fattoush, cuisine syrienne

AU PROGRAMME :
– Musique avec le groupe Times New Woman – à compter de 18h
– Slameuses et poètes en Open Mic (poètes invitées : Rosalie Lessard, Chloé Granger et Chloé Savoie-Bernard) – à partir de 19h
– Artiste visuelle GLOWZI en performance
– Réalisation d’une œuvre d’art collective avec l’artiste Katherine Jolly
– Vente du livre «Des femmes et des maux (mots)»
– Visionnement du documentaire « IntersectionnELLES »

 

INCROYABLES AMAZONES
Date : 8 Mars 2019 – 20h30
Organisé par : CReACC-DiversitéS
Prix suggéré : 10 $

Au programme :
* 20h30 : Projection du documentaire « Un Drame de l’ombre »: une enquête sur l’avortement clandestin au Bénin (inédit)

* 21h : Causerie-débat en présence du réalisateur de l’enquête et de représentant.e.s d’organismes œuvrant en santé jeunesse

* 22h : Prestations artistiques sensibilisant aux réalités vécues par les personnes concernées et leur entourage

Lieu :
La Marche à côté (Bar Culturel)
5043 Rue Saint-Denis
Montréal, QC 2J 2L8

 

BRUNCH-SPECTACLE
Date: 10 Mars 2019 – 11h00
Organisé par : Info-Femmes
Brunch suivi de la pièce « Le vent dans les voiles » du théâtre Parminou

Lieu:
Club de Golf de l’île de Montréal
3700 Damien Gauthier
Montréal, QC H1A 5T4

2 réflexions au sujet de « Un autre 8 mars… en attendant 2030 »

  1. J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.

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